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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 22:28

Burzum est un extrémiste, un monstre, un démon même, mais voilà Burzum est aussi un génie.

 

On ne peut réhabiliter un homme aux crimes impardonnables. Electronic Diary condamne bien entendu les faits qui lui sont reprochés (invitation à la haine raciale, meurtre, incendies d'église...) Cependant le moment est venu pour nous de vous parler de cet enragé de la musique.  

 

Burzum_by_pavelsedov.jpg

 

Suspecté de préparer un attentat de grande envergure, Varg Vikernes était il y a encore peu à la une de l'actualité française. Le norvégien était le coupable idéal. Un prétexte parfait pour notre ministre de l'intérieur d'occuper le terrain médiatique, et pour nos journalistes de manifester leur incroyable ignorance à l'égard d'une culture qu'ils ne connaissent et ne comprennent pas. Quoi de mieux pour vendre du papier que d'attiser les haines en défigurant une musique et en raillant mouvement ? La suffisance n'a pas de limite, la connerie non plus : «les cons çà osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît».

 

Épuisés par toutes sortes de conventions, nourris par la haine du christianisme, les enfants réprouvés de la sociale démocratie norvégienne fondèrent au début des années 80 un mouvement plus violent encore que le darkmetal : le black metal. Une musique sombre, extrême, dangereuse, mais terriblement innovante. Vikernes fait parti de ces pionniers, instigateurs d'un bouleversement dans le monde de la musique. Burzum est à la musique ce que Céline est à la littérature, un être infâme qui doit son salut uniquement à un talent extraordinaire.

 

La musique du norvégien va rapidement bousculer les dogmes de la scène. Burzum est à contre courant. Il privilégie la lenteur à la célérité, la profondeur à la grandiloquence néoclassique traditionnelle du métal. S'ensuit, une musique plus intense. Les riffs se font d'avantage minimalistes, le son plus brut. Un art tout en progression axé autour d'une harmonie simple qui s’enrichit continuellement de nappes successives de claviers et de guitares. Le chant du norvégien s'éloigne du protocole, il devient écorché, guttural, une sorte de vocifération, appel aux armes et incarnation de l'enfer. Comme si la haine devait lui survivre.

 

Mais le black métal c'est surtout une idéologie obscure et singulière car Burzum n’utilise pas la haine du Christ comme un simple argument de vente destiné à faire croire à des ados pré puberts qu'ils sont subversifs et donc trouver une excuse à leur non intégration. C'est toujours pathétique de vomir une société à laquelle on a renoncé. Les provocations à l'égard du christianisme de la scène métal ont désormais perdu de leur second degré, de leur magie. Elles sont devenues une philosophie malsaine, putride, qu'il faut appliquer pour réveiller une nation scandinave engourdi par des années de progressisme. Une revanche contre le christianisme accusé d'avoir miné le paganisme et la culture viking qui selon Vikernes aurait fait la grandeur de son peuple. Cette aversion sans nom pour la société moderne va lentement le transformer en démon et l'amener à l’inconcevable : brûler des églises, tuer Euronymous (guitariste de Mayhem), défendre Hitler... Mais pourtant c'est cette haine qui rend la musique de Burzum incomparable. Parce que cette haine est sincère et la musique doit la retranscrire avec toute la conviction et la fureur qu'elle génère. Un son brut inspiré par les ténèbres mais lumineux.

 

Jusqu'à ce que la lumière nous reprenne.

 

 

 

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