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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 15:01

 

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 Label: Hibernate Recordings

Date de sortie: Mai 2012

Genre: Expériemental / Field Recordings

 

Il fait aujourd’hui figure de vétéran de la scène ambiant, cofondateur du label Boltfish, Will Bolton - plus connu sous le nom de Cheju - préfère cependant faire confiance à Hibernate Records pour faire paraître ses œuvres les plus abstraites comme Time Lapse (sorti en 2010). Mais aujourd’hui nous allons pluôt nous préoccuper de son dernier long format en date : « Under A Name That Hides Her », pressé il y a quelques jours et en seulement 200 exemplaires physiques (encore disponible ici). Pour la petite anecdote ce titre fait référence à  une citation du philosophe français Maurice Blanchot dans « L’espace littéraire » faisant mention au mythe du poète et musicien Orpheus et de sa mystérieuse compagne Eurydice.  Le producteur est prolifique en ce début d’année et ne se soucie pas d’une quelconque démarche commerciale, ce qui est assez appréciable pour l’auditeur.

 

Je préfère cependant vous prévenir tout de suite ce long format n’est pas fait pour toute les oreilles qui sont malheureusement de moins en moins apte à écouter et surtout à comprendre la profondeur d'une telle œuvre, car on atteint ici le sommet de l’abstraction et du minimalisme avec « uniquement » une guitare électrique pour instrument et un laptop.  Will Bolton est un de ces producteurs qui prennent le temps de s’assoir et d’écouter avant de composer, un de ces producteurs qui ont la faculté de pouvoir capter la nostalgie des lieux qui les entoure et de la transcrire avec une justesse désarmante. Tout semble si naturel dans ces morceaux et cela est en grande partie dû à la qualité sonore irréprochable de la guitare dont les harmonies s’entremêlent sublimement avec les field recordings et forment ainsi la quintessence de la musique de Bolton. Ce véritable orfèvre nous dépeint pendant plus de trois quart d’heures des natures mortes d’une extrême poésie, les notes fragiles ainsi que les nappes de bruits ambiants donnent une sensibilité incomparable aux différents morceaux qui composent cet album et forment un tout unique et tellement mélancolique…  Notre imagination s’égare alors tantôt aux abords d’une rivière, tantôt auprès d’une gare désaffectée,  tantôt sur le versant d’une colline surplombé d’un château ravagé par les affres du temps…

 

Avec Under A Name That Hides Her, Will Bolton continue à suivre son chemin tortueux constitué d’expérimentations, l’utilisation de field recordings n’a jamais eu autant de sens que dans cette œuvre : le liverpuldien à un véritable don pour retranscrire ses sensations à travers sa musique. C’est certainement une œuvre rare, abstruse peut-être, mais qui mérite qu’on s’y attache ; la vérité finira par éclater dans vos oreilles ébahie : Will Bolton est un véritable génie !

 

Raphaël Lenoir

 

 

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 12:43

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Sortie : 27 février

Label : Intec

Genre : Techno

 

Agé de 31 ans, cet anglais fait preuve d'une grande maîtrise dans l'art de la production. Dès ses 16 ans, depuis sa chambre Jims commence à se mettre a mixer avec des vieux disques. En 2006 il sort sont premier EP après quelques année de flottement au niveau artistique. Après plusieurs EP sur Tronic, Bedrock et GU il nous offre son premier Long Format «Airport Volume» sur le label de Carl Cox Intec.

 

Malgré la grosse promotion dont l'album à fait l'objet j'étais passé à coté. Il m'a fallut la lecture de «Trax» pour me rattraper. Difficile de décrire correctement cette album en une phrase, Techno de détroit moderne ? Jim Rivers oscille entre le dancefloor et le disque pour la maison et c'est très bien. Les DJ pourront jouer des titres tels que Phoenix,Tangent ou encore, On The Line, et les auditeurs du dimanche pourront profiter des magnifiques Miles Away, Nearly There ou du splendide Bells Feat Joash. Au risque de cliver l'artiste anglais préfère rassembler. Je suis assez surpris que ce disque soit sortit sur le label de Carl Cox, Intec, ce dernier nous avait plutôt habitué à de la hard Tech House ces derniers temps, bonne surprise donc. La musique est très marquée «Detroit» c'est à dire épurée, mélodique et charismatique «Airport volume» est à l'antithèse de tous ces albums techno ultra minimaliste fait de 12 titres bangers pour Beatport. La progression de l'ensemble est juste remarquable, elle finit de la plus belle des manières avec le titre le plus envoûtant de l'album Bells Feat Joash et sa rythmique implacable. On regrette seulement dans ce disque le tempo trop lent de certaines tracks comme Nearly There ou Product, ainsi que la couverture qui pourrait suggérée les heures les plus sombres de l'Histoire européenne.

 

Jim Rivers franchit incontestablement un cap avec cet album. Évoluant au travers d'une techno joyeuse et modulée «Airport Volume» apparaît comme la référence du label Intec. Concentrant au sein d'un même LP titres bangers et titres non dancefloor.

 

Kartela

 

 

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 12:58

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Label: Ultimae

Date de sortie: Avril 2012

Genre: Psy-trance

 

Avec Random Friday, Magnus Bigersson opérant sous le pseudonyme de Solar Fields, signe là son 11e long format et le 10e à être publié via Ultimae Records, fin label Lyonnais. Le Suédois a acquéri  au fil des ans une certaine expérience de la scène ambiante et a été choisi il y a quelques temps déjà par le studio Dice pour composer la bande son du très célèbre jeu video Mirror’s Edge. Homme très ouvert d’esprit, le natif de Göteborg  aime élargir le concept de la musique ambiante qui peut, selon lui, être à la fois joué sous sa couette mais aussi sur le dance-floor. Il nous a donc gratifié par le passé de productions tant downtempo qu’uptempo : on parle dans ce cas de Psy-trance. Random Friday sorti fin avril est de ce calibre-là.

 

Light Control est une intro comme seul Solar Fields sait les faire: à la limite du drône industriel. Mais le grondement sourd et continu va laisser progressivement sa place au beat profond et précis du maestro scandinave. L’album démarre réellement lors de son titre éponyme, les minutes qui précédaient ce morceaux n’était au fond qu’une mise en bouche délicate et finement délicieuse.

On sent alors le rythme s’instiller autour de nous, cette énergie débordante qu’a doté Solar Fields a ses morceaux est un pur régal, ils font tous bien parti dans la veine ambiant psytrance chère au suédois qu'il avait  développée sur son album EarthShine. Les détails sont époustouflants de précision et d’onirisme, on est embarqué dans un monde où Magnus est l’unique créateur et maître. Nous sommes en présence d’un univers aux ambiances indescriptible où les étés et hivers s’entremêlent et, tandis que les grands espaces verdoyant baignés de lumières aux couleurs encore inconnues défilent devant nous, la tension et le relâchement sont tous deux à leurs paroxysme : nous sommes ainsi, conscient qu’aucune évasion n’est possible, mais nous sommes aussi dans un état d’hébétude profond, incapable de comprendre les éléments nous entourant bien qu’essayant de les analyser. Le beat s’est emparé de nous définitivement sur In Motion et il ne cessera d’exercer son emprise qu’à la fin de Polarity. Même si cette oeuvre apparaissait au premier abord comme dépouillé ; la masse de détails nous a cependant finalement submergé pendant son écoute et les différentes lignes de mélodies éthérées se sont accumulées sur les pistes sans que l’on ne le réalise vraiment et n’en forment qu’une, accentuant notre incompréhension. On finit debout, estomaqué par ce dernier drône polaire qui se fait le plaisir de nous donner le coup de grâce. Le paradis de Bigersson s’estompe enfin, nous revoici dans le triste monde réel.

 

Random Friday est à n’en pas douter une odyssée hors du commun, inhumaine par les ambiances et les peintures qu’elle véhicule. Son seul trait humain provient de son géniteur, le génialissime Solar Fields qui a su encore une fois (après l’excellent downtempo Until We Meet The Sky sorti l’an passé) changer totalement d’univers dont la complexité n’a d’égale que sa clarté. Un album dansant pour certain, un album déroutant pour tous, une perle quoi!

 

Raphaël Lenoir

 

Beatport 



 

 

 


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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 20:52

 

Nous remercions Electric Rescue pour la gentillesse et l'humilité dont il a fait preuve envers nous à bien vouloir répondre à ces quelques petites questions.

 

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1) Tu as récemment sortis deux EP ("Dope" et "Lili") sur Bedrock Records, le label de John Digweed. Comment en es-tu arrivé à signer sur ce prestigieux label ? Comment s'est passé la prise de contact avec John ? Prévoyez-vous d'autres collaborations dans le futur ?

 

 

En fait, ça s'est fait par hasard. J'ai remarqué que je suivais le label de John Digweed, Bedrock depuis qu'il a fait un revirement plus techno depuis 2 ou 3 ans, avant c'était trop progressive pour moi. Mais depuis ces deux ou trois années, je trouve qu'il y a quelques sorties vraiment très intéressantes et variées. Donc je regardais de loin, jusqu'au jour où mes potes Maxime Dangles et Paul Nazca m'ont proposé de sortir Dope sur leur label Sign Industry, je leur ai dit ok. Ils envoient alors la promo à John Digweed qui leur a répondu qu'il aimerait beaucoup signer ce genre de track sur son label. Du coup après une discussion unanime avec Max et Paul on a signé une licence sur maxi pour le sortir sur Bedrock car on trouvait tous les trois que ça collait parfaitement. Vu la manière simple et amicale avec laquelle cela s'est passé je lui ai donc proposé une seconde démo qu'il a pris direct avec le LILI entre autres. Puis quelques semaines après il m'a proposé de sortir un maxi de remix de Dope avec des remixes de Stephan Bodzin et de Lui-même donc ok... Il a donc envie de faire des choses avec moi et j'en suis ravi. Aucun artiste de son envergure ne m'avais proposé autant donc je m'éclate. Bien sûr il y a Boysnoize qui me fait confiance, mais lui je lui fais profiter de ma facette un peu plus incisive et je continuerais à lui proposer d'autres tracks tout comme Dubfire. Mais bon, il est vrai que je me sens pousser encore plus loin avec John. Il vient d'ailleurs de me proposer de remixer un de ses titres je suis dessus actuellement et il attend aussi une proposition d'album de ma part, qu'il devra valider avant sortie bien sur. Mais il y a une volonté commune d'avancer ensemble. Et moi j'aime sa simplicité et la largeur et l'ouverture musicale de son label, affaires à suivre ...

 

 

2) Tes dernières compositions (Dope, Lili) sont beaucoup moins "minimal" qu'auparavant et beaucoup plus mélodiques et progressives une envie soudaine de changement ?

 

 

Non j'ai toujours été hyper éclectique, je peux faire autant des trucs techno acid pour Boysnoize, que de la techno minimal pour Sci+Tec ou Cocoon, que de la techno dancefloor pour Skryptom ou de la mélodie ou autres pour Bedrock. Je n'ai aucune chapelle, aucune barrière, j'aime la musique électronique au sens large, je ne veux surtout pas m'enfermer dans un style de techno spéciale, j'ai ma personnalité ça c'est sur et j'espère que ça commence à se ressentir, mais surtout pas de prises de directions spéciales ou quoi que ce soit, faut juste que cela me fasse vibrer.

 

 

3) Décrit nous un peu ta manière de produire de la musique. Tu arrives avec un schéma bien en tête de ce que tu veux faire en studio ou tu te laisses guider par tes machines et ton humeur ?

 

 

Surtout jamais de schéma, chaque son à une influence différente, éviter au maximum les répétitions, même s'il y en a forcément toujours un peu, c'est aussi ce qui forge une personnalité. Mais non, je n'ai pas de manière, je me laisse emporter par tout ce qui m’influence autour de moi artistiquement parlant

 

 

 

4) Quelle vision portes-tu sur le monde de la musique électronique aujourd'hui ? La starification de certains DJ a-t-elle eu un impact sur le milieu "underground" que tu représentes?

 

 

C'est des questions qui ne m'intéresse pas beaucoup, je suis obligé de montrer ma gueule, je fais avec, mais ce n'est vraiment pas ce qui me pousse tous les jours à aller au studio ou aller jouer ou je peux aller jouer, ou on veut bien de moi. Moi ce qui m'importe c'est de faire de la musique seul ou avec les gens que j'aime et faire danser les gens devant moi en leur procurant de l'émotion. Toute cette communication autour ne me passionne pas du tout, je partage pas mal surtout sur Facebook et autres mais c'est juste parce que j'aime partager et essayer de faire plaisir aux gens qui sont passionnés comme moi. Mais je ne suis pas à la course à la visibilité surfaite. J'aurais ce que je mériterai en temps voulu et tout cela sera fonder sur de la musique uniquement. Chacun son boulot moi c'est le son. Je laisse faire la communication à ceux qui savent le faire et si on communique bien sur moi c'est que j'aurais fait de la belle musique alors là oui tant mieux j'accepte la visibilité en rapport à mon travail.

 

 

5) Ton label Spryptom apparaît comme un véritable dénicheur de talents (Julian Jeweil, Traumer, Maxime Dangles) que recherches tu lorsque tu signes un jeune artiste ?

 

 

Oui, c'est vrai que j'ai la chance d'avoir un label qui est un peu une rampe de lancement, entre Julian Jeweil, Popof (pour sa reconversion techno), Maxime (était déjà confirmé mais ça lui redonné un petit coup de boost), Commuter, Pierre Delort et Remy Maurin et le dernier auquel je vois un avenir équivalent à Jeweil : Traumer. Tout ce beau petit monde a pu s'exprimer un peu partout ensuite. Il y en a certains avec qui ça continue et d'autres avec qui je n'ai plus aucune relations, mais il s'avère que ça marche assez bien pour eux tous, et ça me réjouis car je sers un petit peu à çà aussi et je surkiffe ça: l'entre aide, certains le comprennent bien d'autres moins mais pas grave moi ça m'éclate. J'aime bien faire l’entraîneur d'équipe de techno LOL. Quand je signe un artiste c'est juste du pur kiffe, c'est parce que je suis fan de l'artiste et que je sens que je peux débloquer chez lui quelque chose qui va lui permettre d'aller plus loin. Après je ne demande rien de spécial, juste d'écouter les tracks en premier pour voir si on peut faire du Skryptom après et j'aide tous ces artistes à signer dans des gros labels pour les développer. Je ne leur demande rien, ça m'éclate c'est tout, juste d'écouter tout en premier :)

 

 

6) Parmi les candidats à la présidentielle beaucoup ont mis dans leur programme une réforme de l'HADOPI certaines t-on t-elle parus sérieuses ?

 

 

Nous n'intéressons pas les politiques et les politiques m'intéressent peu, même si j'ai mes convictions, on parle d'autres choses ?

 

 

7) Une question d'ordre sociologique pour changer. Penses-tu que la musique soit le fruit de l'innée (du talent) ou du travail ?

 

 

Travail et éducation auditive !

 

 

8) Au commencement de la musique électronique certaines villes avaient des identités très fortes Détroit (Techno) Chicago (House) New York (Deep House) l'identité musicale de ces villes est-elle visible encore aujourd'hui ?

 

 

Un peu mais heureusement tout à quand même bien fusionner et ça donne des mélanges intéressants, c'est ça qui est passionnant dans la musique les mélanges, l'évolution, l'avancée et surtout pas les clivages tout comme en politique ;)

 

 

9) Laquelle de ces 2 propositions te plais le plus? Avoir tes tracks joués par Laurent Garnier, Agoria etc ou avoir 5000 vues de plus sur ton Soundcloud ? Reconnaissance du milieu ou reconnaissance du public

 

 

Les 2 mon général je fais ça pour tout le monde et pour moi, plus je suis écouté et plus ça m'éclate, pas drôle de faire de la musique tout seul dans son studio. La musique est un partage, tout comme organiser une rave ou une soirée au rex, pour ma part c'est du partage, pas un business. Bien sûr j'en vis confortablement mais dans des pratique de prix raisonnable et surtout avec la musique en avant. Donc tout rencontre public, artiste, et autre au travers de ma musique est un plaisir. Donc je répète, les deux mon général.

 

 

10) Pour finir sur une touche très politiquement correct. Agoria dit souvent dans ces interview que "en musique 95% des personnes sont des moutons, ils suivent la mode." Es-tu d'accord avec cette phrase ? Internet ne devrait pas faire changer les choses ?

 

 

Peut-on résumer ce genre de choses en une phrase ? Je trouve ça bien prétentieux ;) L’homme est bien plus complexe et intéressant à la fois pour être résumé en une phrase. Je ne me sens pas d'affirmer cela, la réflexion est bien plus large que ça et la proposition est tellement vaste, qu'à un moment donné ils sont bien obligés de choisir des points de repères. Et puis tout le monde n'est pas passionné de musique non plus. Donc il nous faudrait plutôt quelques heures pour en débattre et ça pourrait bien être ennuyeux à lire. Moi je fais de la musique, je ne suis personne pour juger les choix du public.

 

 

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28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 14:08

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Genre:Ambiant dubstep, downtempo

Sortie: 30/03/2012

Label: Fauxpas

 

Musicien timide ou producteur caché ? Difficile pour moi de vous en dire plus sur cette révélation dupstep-ambiant de l'année. L'homme se cache (pas de facebook, pas de soundcloud) pour mieux nous surprendre. Au commencement de la techno et d'underground on parlait de «Faceless Techno» (techno sans visage) aujourd'hui serions nous dans une période «Faceless dubstep» amplifié par le mythe Burial ?

 

Desolate un parralèle parfait entre Burial pour la touche dubstep et Olafur Arnalds pour le piano et les nappes synthétiques ? Certainement l'écoute de ce disque se révèle être un fantasme auditif pour les amateurs de ces deux styles. L'album est construit sur une progression très épuré quasi parfaite, vous commencerez votre voyage par les explosions et grondement de «Ambrosia» pour finir sur la touche plus expérimental de «Exclusion Of Light». L'album est profondément lent et mélancolique, les violons sont là pour accentuer la touche sombre de l'album. Le rendu est très cinématographique.

Désolate se fait aussi le luxe de mettre des voix dans son album «Farewell #3» qui se montre beaucoup moins deep, et RNB que celles d'un Burial, plus lyrique, plus évasive, plus abstraite même elles donnent un rendu plus sentimental à l'album. Au millieu de l'album vient ce titre «Synaesthetic» qui résume parfaitement toute les athmosphères de ce chef d'oeuvre, paroxysme de la musique électronique downtempo.

 

En ces temps maussades sur le plan social et économique cet album se manifeste comme la peinture de notre société. Ça touche très cinématographique ce retrouverait parfaitement dans un film de David Lynch. Il m'est impossible de décrire plus en détail cet Album, les adjectifs qualitatifs ne seraient pas assez nombreux

 

«La bonne musique ne se trompe pas, et va droit au fond de l'âme chercher le chagrin qui nous dévore». Stendhal

 

kartela 

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 15:35

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Label: Erased Tapes

Date de sortie: Avril 2012

Genre: Modern Classical

 

 

Malgré leurs origines différentes (un allemand et un islandais) Nils Frahm et Ólafur Arnalds cumulent les points communs: ils sont pianistes de formation et ont choisi la scène néoclassique pour mieux s'exprimer. Ils ont aussi un penchant certain pour les instruments électroniques, ont sortis chacun une poignée d'albums et d'EP depuis 2005, et sont aujourd'hui la figure de proue du label Erased Tapes. Beaucoup de similitudes qui préfiguraient une collaboration qui s'annonçait grandiose pour nous auditeur mais aussi pour le monde de la musique en général.

Il manquait encore l'occasion qui permettrai aux 2 maîtres du néoclassique d'unir leurs efforts dans un projet commun, cette opportunité arriva finalement lorsqu'il fallut souffler les 5 bougies du label qui demanda expressément aux 2 artistes un court format en guise de cadeaux d’anniversaire. Un mgnifique présent car Stare s'avère être l'œuvre ambiante la plus aboutie que j'ai pu écouter jusqu'à ce jour.

 

J'aurais aimé pour cela que ma chronique soit identique à ce court format tout simplement génial.

J'aurais aimé que sa lecture prenne tout autant de temps que l'écoute de Stare.

J'aurais aimé que mon écriture soit aussi fluide que la production du duo.

J'aurais aimé que le temps s'efface et laisse place au son, tout comme pour cet album.

J'aurais aimé que mon style soit aussi cristallin, aussi précis que les nappes mélodieuse qui composent ce tableau musical.

J'aurais aimé pouvoir recréer cette ambiance nocturne, céleste, onirique et tout simplement unique lors de la lecture de cette page.

J'aurais aimé qu'une lettre et un chiffre puisse décrire ma chronique, j'aurais aimé l'appeler b1, tout comme le morceau le plus épique, le plus long aussi mais surtout le plus immersif, ou la percussion solennelle rend échos pendant près de dix minute à l'alto juste magnifique. 

J'aurais aimé que cette chronique puisse vous faire courber l'échine tout comme Stare l'a fait.

J'aurais aimé pouvoir utiliser un autre langage que les mots pour vous décrire ce monument car les mots ici ne me suffisent plus, ils n'arrivent pas à rendre à sa juste valeur l'étendue colossale de l'impact de cette œuvre dans notre esprit.

J'aurais aimé pouvoir moi-même être le premier à toucher à la perfection mais Nils Frahm et Ólafur Arnalds m'ont devancé.

J'aurais enfin aimé que vous, lecteur, puissiez être marqué à vie par ce papier électronique à l'instar de ce géant du néoclassique où chaque seconde s’inscrira durablement dans votre subconscient.

 

Mais cette chronique n'est finalement que ce qu'elle est: une pure et simple incitation à l'écoute de l'une des œuvres musicales des plus belles de tous les temps. J'ai failli à ma tâche : j’aurais non seulement perdu ma crédibilité de chroniqueur en oubliant mon objectivité mais aussi j'ai la certitude qu'aucune de ces lignes ne pourra ressembler à ce court format encore plus grandiose qu'on aurait pu l'imaginer. Quel gâchis!

 

Raphaël Lenoir

 

Beatport

 

Petit bonus avec une improvisation incroyable de Nils et Olafur. Bonne écoute! 

 


 
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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 12:42

Richie k

Date de sortie : 1er fevrier 2012

Label : Dalam Muzika

Genre : Deep house

 

 

Il y a encore une dizaine d'années, lorsque l'on voulait acheter des disques « underground » il suffisait de se rendre chez le disquaire du coin qui proposait selon son importance et l'endroit ou l'on vivait une certaine quantité de vinyles et de styles différents. Ces disques étaient bien souvent chers : en moyenne 10 euros le maxi et parfois jusqu'à 15 euros pour les imports « américains » et seulement deux titres.

 

Le DJ, qu'il soit en herbe, semi-pro ou pro piochait dans ce qu'on lui proposait. On distinguait à l'époque trois catégories de maxis : les « tubes » que tout le monde devait avoir, souvent sortis sur de gros labels et aux pressages conséquents. Ces disques étaient bien souvent mis en valeur sur les présentoirs des disquaires et il n'y avait pas à s'en faire pour les vendre.

 

L'autre catégorie de disques étaient les labels de moindre importance, avec souvent une distribution plus hasardeuse. Ceux la aussi partaient mais en général c'était lorsqu'il restait un peu de budget à l'acheteur.

 

Et il y avait cette troisième catégorie de disques : des labels inconnus, des artistes encore plus anonymes, quelques petites centaines de vinyles pressés au grand maximum qui se retrouvaient distribués de façon très aléatoire dans nos crèmeries. Ces disques malgré leur qualité évidente ne trouvaient bien souvent pas preneurs avant le déstockage annuel...

 

De nos jours, alors que ces considérations logistiques sont devenues obsolètes, que tous les morceaux sont distribués de la même manière en format numérique et accessible chez soi en deux clics de souris pour un tarif raisonnable (le débat reste ouvert), force est de constater que les mentalités n'ont pas tant changé... Et il faut pouvoir faire preuve d'une grande curiosité pour aller fouiller au tréfonds des DJ-shops en ligne et ne pas se laisser immédiatement happer par le fameux « top 100 » et autres « exclusivités » bien mises en valeur.

 

Même si DJ n'est pas mon job officiel, je tiens à adapter une démarche que j'estime professionnelle : le but que je me suis fixé via mes mix et mes podcasts est non seulement de vous faire découvrir les « gros » titres que j'estime indispensable et qui n'ont pas à souffrir d'un succès mérité mais aussi quelques pépites qui n'ont pas la médiatisation pour alliées.

 

Le disque que je vais à présent chroniquer aurait pu rentrer dans la « troisième catégorie » décrite plus haut. Dalam Muzika, label pratiquement inconnu aux quelques sorties, Rishi K., artiste que j'ai découvert par Soundcloud.

 

Et c'est vraiment dommage tant le monsieur est pétri de talent et sa musique de qualité. « Nomadic » est un joli track de deep-house atmosphérique, très doux et au groove moelleux. Des accents orientalisants viennent lui donner un cachet tout à fait typique. Rafraichissant pour un track sans doute inspiré par le Sahara ;)

 

On retourne en Californie dont est originaire Rishi avec « San Pedro Dreaming ». Ce track, plus nerveux se révèle malgré sa construction plus classique d'une toute aussi bonne qualité. L'artiste apportant un soin tout particulier aux arrangements et à travailler l'atmosphère incitant au voyage de sa musique.

 

Un disque que je recommande à tous ceux qui veulent sortir des sentiers battus.

 

      Laurent S

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23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 18:10

 

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Label: Music Man Records

Sortie: Mars 2012

Genre: Techno mélodique

 

C'est de Zagreb en Croatie que nous parvient le dernier et monstrueux album Ideas From The Pond de Petar Dundov. Une carrière qui débute à l'aube du 3e millénaire; ère idéale à la production de musiques électroniques et, dans notre cas, plus particulièrement de techno même si dans sa manière de composer il reste à l'écart des producteurs de la scène actuelle qui développent des sons plus  organique et beaucoup plus froid que Petar. La multitude d'EPs sorti à partir de 2000 ainsi qu'un album: Escapements sortis en 2008 prouve la maturité du Croate. Les publications sont coordonnées exclusivement par l'incontournable label belge Music Man Records. On aurait pu croire qu'Ideas From The Pond aurait pu être une réminiscence du précédent long format mais il n'en est rien, c'est sans doute l'album techno le plus badant de ce début d'année 2012 si ce n'est plus.

 

Là encore, si notre oreille avait été quelque peu distraite, on aurait pu manquer d'apprécier ce disque à sa juste valeur; car même si l'instrumentalisation reste a priori très simple: un bon kick, une bassline assez ronde, un ligne de mélodie et quelques agréments... c'est cette ligne de mélodie qui fait la véritable force du Zagrébin puisqu'elle est dans chaque morceau d'une beauté extraordinaire.

 

Peter Dundov évolue donc a contrario des sorties organiques qui ont fait la renommée de la techno, étant donné qu'il privilégie ici la mélodie. Cette singularité se remarque dès les premières secondes du premier titre où l'intro mélodique fait plus de 2 min (fait assez rare dans le monde de la techno faut-il le rappeler)! Ces nappes mélodieuses présents dans la totalité du disque provoquent un mouvement constant dans cette musique, il n'est  plus possible de s'ennuyer sur cet album. On sent une influence très (Jean-Michel) « Jaarienne » dans l'utilisation des claviers qui développent une puissance onirique incomparable: préparez-vous à l'un des plus grands trips de votre vie. Les yeux se ferment, les portes de l'univers s'ouvrent à nous, Ideas from The Pond est alors notre guide du voyageur galactique sans qui nous ne pourrions trouver le chemin du retour. Après plus de 2h et demi de délire cosmique (si l'on compte la relecture de l'album par le mix en continu) le réveil se fait douloureux mais en douceur, nous sommes alors déçus voire apeuré par une fin dont on n'a jamais voulu. Une troisième réécoute la nuit prochaine vous soulagera ainsi de ce fardeau mais cela ne sera que temporaire; le besoin le réécouter ne fera que de s'accentuer devenant ainsi une réelle addiction.

 

Petar nous offre ici une techno mélodique hors du commun, propice à l'épanouissement de notre imagination. C’est un album parfait pour les insomniaques, un album qui s'écoute de nuit avec une vue imprenable sur le ciel étoilé. La réponse à l’Ultime Question sur l'Univers, la Vie et le Reste est désormais le dernier bijou de Petar Dundov : Ideas From The Pond.

 

Raphaël Lenoir

 

Beatport

 

   

 

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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 14:22

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Label: Cecille

Sortie: Mars 2012

Genre:  Tech House

 

 

 

Nick Curly est un DJ allemand originaire de Mannheim. Valeur sure De la scène tech house actuelle, il s'est fait connaître avec ses précédents EP comme Still Not Sorry EP ou. A Certain Someone EP que je vous recommande. Premier album de l'artiste Between the lines répond à la demande massive du publique qui attendait son premier long format.

 

Mon impression général est plutôt mitigé, certes l'album général ne sera pas catalogué comme un «Raté» mais n'appartiendra pas à la liste déjà longue des albums ayant marqué l'année. A vouloir osciller entre le dancefloor et l'écoute à la maison, l'album se perd clairement en route alors que pourtant la progression ainsi que l'aspect de l'ensemble semble plutôt homogène. Le problème c'est que les structures ne nous surprennent pas, elle sont bancales, plates et terriblement uniformes. C'est très dommage d’ailleurs car les productions avaient un potentiel musical énorme comme le montre les tracks tel Spinning Plates ou encore Wrong Hands. De plus Nick Curly a eu la terrible idée d'essayer d'apporter des voix deep et soulful à certaines de ces chansons, comme dans le très regrettable Underground (nom très original remarquez-le) qui gâchent toute l’atmosphère de l’ensemble .D'autres viennent se glisser dans l'album sans intérêt comme You Don't Have To Hopp,

 

Between the lines est donc un album que je vous déconseille franchement. Regrettable par son énorme potentiel complètement gâché par des structures insipides. Dommage on attendait plus d'un Nick Curly sur grand format, mais nous connaissons la capacité musicale de l'allemand qui j'en suis certain réussira une autre fois à nous surprendre.  

 

 

 

Kartela

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19 avril 2012 4 19 /04 /avril /2012 11:17

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Genre: Electronica 

Label: ACP Recordings Ltd.

Date de sortie: Avril 2012

 

 

Ce groupe fondé dans les années 90 est composé de deux frères (Paul et Phill) Hartnold d’origine anglaise. Ils ont longtemps été les piliers de la musique électronique dans leur pays et ont influencé bon nombre d’artistes. Ils n’avaient rien à l’actif depuis 2004 et la sortie de l’album Blue Note, mais le quasi-légendaire duo anglais revient en force ce mois d’avril avec leur toute dernière œuvre baptisé Wonky.

 

Dès l’ouverture de cet album on sent qu’ils n’ont pas perdu la pêche malgrès les nombreuses années d’abscences, les beats sont brefs mais pas saccadés, on sent une certaine fluidité dans la production. Les références sont vintages, nous somme pris dans l’une de ces nombreuses raves qui ont fait la gloire de la musique électronique des 90's. L’acidité de cette techno nous revient en mémoire bien que, personellement, ne l’ayant jamais vécu; et c’est sans doute là où réside le tour de force d’Orbital. Le début d’album est donc une réussite avec One Big Moment, Straight Sun et Never qui figureront sans doute parmis les meilleurs morceaux du groupe depuis leur création. On sent aussi une innovation dans l’instrumentalisation plus naïve, plus euphorique que par le passé, le duo manie très justement les différentes nappes extrêmement bien coordonnées donnant à l’ensemble une homogénéité sans pareille. Pour rester dans le coup, le groupe fait appel à Zola Jesus sur New France, une valeure montante très polyvalente et dont la voix après traitement reste une pure merveille. La collaboration est réussi, la voix angélique se pose impeccablement sur les accords ; le tout me faisant rappeler à un certain moment sa récente collaboration avec le très en vogue M83 sur Intro et Reunion entre autres (titres présents sur Hurry Up, We’re Dreaming). Orbital sur cet album touche donc légèrement au shoegaze fait assez rare pour être signaler. Mais ceci ne va pas durer car cette ambiance bon enfant va laisser place à quelque chose de plus sombre. Sur Distraction le soleil se couche au loin, l’horizon se couvre alors d’une couleur rougeâtre qui, progressivement, laisse place au bleu nuit. Cette acidité dans la production encore contenue jusqu’à maintenant prend sa revanche sur Stringy Acid, le dubstep se profile alors doucement mais surement. Il éclate avec force sur Beelzedub, le monstre caché par les 2 frères sort enfin de sa tanière et montre fièrement ses crocs. Après un avant dernier titre éponyme plutôt bien amené avec la voix de Lady Leshurr posé sur des rythmes très saccadés, Wonky se termine avec classe : Where It Is Going est une fin idéale pour ce disque, où la douceur des claviers prend le pas sur l’agressivité du beat. Une sortie céleste qui nous fera tout oublier, savoir où nous allons n’a désormais plus de signification pour nous.

 

Avec cette dernière œuvre d’Orbital, on ressent finalement un dynamisme certain qui pourra plaire à une majorité d’auditeurs, malgrès une longue période d’absence, le duo reste au top de sa forme ; leur production nous faisant toujours autant triper avec ces instruments provenant d’une autre époque. Une électronica ravageuse parfois à la limite du rock shoegaze et du dubstep, Wonky n’a cependant aucune frontière pour vous faire voyager dans l’espace et dans le temps.

 

Raphaël Lenoir

 

Beatport

 


 
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